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L'histoire du Soundtrack

Vous êtes très nombreux à vous intéresser au soundtrack. En fait, ce type de musique semble très prisé, et pas seulement par les demomakers.C'est pourquoi nous vous proposons tout simplement l'histoire du soundtrack par Clawz, et par Mercure. Après cela, vous saurez TOUT sur le soundtrack. Juré ! Pour écouter les modules de cette page il faut un player : XmPlay 2.6 par exemple...

L'avant PC:

Soundtracker, ou littéralement <<pisteur de sons>>.C'est ainsi que Karsten Obarski baptise, il ya maintenant presque dix ans, son logiciel de création musicale sur Amiga. Ce mode de composition a été très largement utilisé sur cette machine, particulièrement par des demomakers mais aussi par bon nombre de créateurs de jeux, au point de devenir un standard porté sur Atari ST et plus tard sur PC. Depuis 1987, nombreux sont les musiciens qui ont pu exercer leurs talents à travers ce mode de composition relativement pratique et abordable.

Il ne nécessite que de simples échantillons sonores, rejoués à différentes fréquences correspondant à la gamme de notes classiques. Jusque là, les premiers logiciels étaient peu ergonomiques, plus proches de la programmation que de la composition musicale. Il fallait alors se tourner vers la norme MIDI, assez indigeste pour un débutant et nécessitant un investissement matériel important. En à peine une décennie, les morceaux de musique (appelés modules) créés avec ce tvpe de programme se sont accumulés. Le soundtracker de base a été décliné sous plusieurs formes: Noisetracker, Startrekker (quelle imagination!) ou Protracker sur Amiga. Malgré cela, l'esprit de simplicité du soundtracker originel est resté et les trackers actuels, même s'ils apportent certaines petites améliorations, sont restés fidèles au modèle. Il est difficile de savoir combien de modules ont été composés depuis les débuts de ce format, mais il est certain qu'ils se comptent en dizaines de milliers. Mods Anthology regroupe à elle seule plus de 18000 modules sur quatre CD-ROM!

 

1989 :Les balbutiements

Voici donc l'évolution de cette tendance, a l'aide de quelques-uns des modules des musiciens qui ont marqué ce type de composition. En fait, le premier à avoir tiré partie des possibilités du Soundtracker est (logiquement) son créateur lui-même, qui a composé un certain nombre de morceaux a l'aide des échantillons sonores fournis avec le programme. Karsten Obarski les utilise dans Ralleymaster (RALLYE_M.MOD). Cela peut paraitre étonnant aujourd'hui, mais c'est le genre de musique qui a fait vendre de nombreux Amiga a l'époque, avec le jeu Shadow of the beast et quelques demos.
D'autres personnes s'intéressent alors assez rapidement a cette nouvelle façon de faire de la musique. En effet, les hackers (pour ne pas dire pirates) se mettent à utiliser des modules pour agrémenter leurs intros précédant les jeux crackés, a l'instar de Unit A, un groupe assez connu à l'époque (UNIT_A_5.MOD). Cette période marque un changement par rapport aux fréquentes reprises de vieilles musiques synthétiques importées du C64. Progressivement, le Soundtracker attire les compositeurs en herbe de tous pays et les premières références de la musique sur Amiga commencent a diffuser leurs modules en 1989.
Romeo Knight se fait connaître par ses musiques pour les demos du groupe allemand Red Sector. Il inaugure par la même occasion les effets disponibles avec le soundtracker. Dans 1989 a number il utilise une technique pour faire saccader certains sons (difficile à exprimer par des mots, le mieux est encore d'écouter cet effet , 1989aNum.MOD). Cette technique sera reprise très largement par de nombreux compositeurs par la suite. Les modules de Romeo Knight, comme Rise Up (RISE_UP.MOD) ont beaucoup influencé les musiciens Amiga en 1989 et 1990.
Autre référence musicale, Uncle Tom apporte sa pierre à l'édifice en signant des modules à la sonorité particuhère. Ses créations rappellent encore ce qui se faisait sur C64. POSEIDON.MOD ou SPELL.MOD en sont deux exemples, sortis en 1989 dans des music-disks. Ces compilations commencent d'ailleurs a prospérer et chaque musicien peut ainsi diffuser l'ensemble de ses oeuvres.

1990 :La mise en place des tendances

L'année 1990 est marquée par une diversification des styles et des sonorités musicales. Plus personne ou presque n'utilise les échantillons fournis avec Soundtracker et beaucoup de compositeurs créent leurs propres samples. On découvre des modules incluant des riffs de guitare et des percussions réalistes. Bruno, un musicien finlandais, est précurseur dans ce domaine avec Free from guitar (FREE_FRO.MOD), tout comme l'Anglais 4-mat (ABOVE_MY.MOD). Toutefois, les sonorités synthétiques restent majoritaires et la plupart des musiciens privilégient des samples tirés des synthés en vogue à l'époque. Firefox en est l'exemple parfait. Ses musiques sont utilisées dans des demos marquantes (ENIGMA.MOD) ou dans des music-disks (JUST_SPA.MOD). Notez que pour Enigma, on retrouve une forte influence de Romeo Knight. D'autres, comme Mantronix (ANIMOTION.MOD) suivent la même tendance. Mais, me direz-vous, et les Français alors? Le premier musicien gaulois à avoir du succès dans la diffusion de ses modules est Moby. Je le précise, ce Moby la n'a rien a voir avec le DJ adepte de techno du même nom. Vous vous en rendrez compte vous-même en écoutant son Pelforfh blues (PELFORTH.MOD). Moby, qui commence a composer en 1988, est justement connu pour son style rock. Il compose également des morceaux plus classiques (entendez dans la mouvance synthétique), comme Knulla Kuk en 1991 (KNULLA_K.MOD), qui possède une mélodie marquante. Cette même année, Heatbeat, un musicien finlandais, diffuse lui aussi un module a la mélodie remarquable; Scrambled Mind (SCRAMBLE.MOD) met en avant sa technique pour le contrôle du volume, ainsi que pour la structure de la mélodie, très particulière. Certains musiciens s'en inspireront par la suite. Heatbeat prouve également qu'il est capable de composer dans quasiment tous les styles: du reggae (JAMMIN'_.MOD) au jazz en passant par de jolis thèmes, doux et travaillés (ANETTE.MOD). Une chose suffisamment rare pourêtre soulignée, peu de musiciens ayant réussi a varier leur style. On peu citer parmi eux Bruno (comparez FREE_FRO.MOD et SYNNISSA.MOD) ou Audiomonster, un Français que j'évoquerai ultérieurement.

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Un Musik Disk de Moby

1991 :Le retour au chip

En 1991, une autre tendance musicale commence sérieusement à croître, celle des musiques utilisant des sons dits " chip ", c'est-à-dire des samples très courts, proches des sons élémentaires que l'on peu générer avec un ordinateur (d'où le nom chip, abréviation de chipset, processeur). Auparavant, sur des machines comme le Commodore 64 ou l'Amstrad CPC, les musiques étaient entièrement basées sur des sons générés par la machine. Avec l'apparition du Soundtracker sur Amiga et l'utilisation de samples, ce genre de musique s'était un peu marginalisé. Mais, l'utilisation que certains musiciens (4-mat à l'origine) font alors du soundtracker en y incorporant des sons chip relance l'intérêt pour ces musiques. Ceci dit, les puristes vous diront toujours qu'une vieille musique du C64, avec de gros sons biens gras, ne sera jamais égalée par un module chip (Ndlr: Encore une bataille d'intégristes!), ce qui est d'ailleurs absolument vrai. Malgré tout, de superbes modules chip ont ét composés, par 4-mat ou Random Voice, spécialisé dans ce genre (MONDAY.MOD).

1992 :Le soundtrack au service du jeu

Je citais un peu plus haut un musicien français nommé Audiomonster. Il compose à l'époque depuis environ deux ans et c'est en 1992 qu'il se fait largement connaître avec des modules comme Melon Mania (MELON_MA.MOD). La plupart de ses musiques, aux mélodies très soignées, sont utilisées dans des demos à succès. Lui aussi paraît en mesure de composer dans des styles varies, comme le prouve l'orchestral The War (THEWAR.MOD). Audiomonster, de son vrai nom Raphael Gesqua, intéresse rapidement des éditeurs de jeux comme Océan. Il signe d'ailleurs les musiques entrainantes de Mr Nutz sur Super Nintendo, puis celles de Flashback et plus récemment de Fade to Black de Delphine Software (l'été dernier, il a même sorti un CD regroupant les thèmes de ce jeu). Moby se voit lui aussi proposer de travailler pour des projets commerciaux et il est aujourd'hui musicien chez Mindscape. Les exemples, ici français, se multiplient évidemment à l'étranger: Bjorn A. Lynne (sur qui nous avions fait un article dans un précèdent numéro) ou Allister Brimble (Alien Breed, Tomb Raider; etc.) sont eux aussi passés par les demos et le soundtracker.

1993 :Le duel France - Finlande

L'année 93 va mettre en avant deux musiciens aux styles très différents Jogeir Liljedahl et Dizzy. Le premier est Norvégien et se fait connaîttre par le biais d'un music-disk Il est rapidement sollicit pour composer des modules pour des groupes de demos connus. Avec son deuxième music-disk et des modules comme Oro inceso (OROINCE.MOD) ou Signia (SIGNIA.MOD), Jogeir rencontre un succès mérité. Dizzy, qui est Finlandais, est moins connu mais c'est pourtant un musicien d'exception : son module Banana Split (BANANA_S.MOD) est considéré par de nombreux musiciens comme une référence en termes de mélodie, d'originalité et de technique. Dizzy est cependant moins populaire que d'autres musiciens, mais ceci est probablement dû a son style, moins accessible que la moyenne. Just for blues (JUST_FOR.MOD) est par exemple passé quasiment inaperçu mais c'est, de par son originalité, un des morceaux favoris de bon nombre de musiciens sur Amiga. Dizzy excelle d'ailleurs dans ce style jazzy. Il est toutefois rare d'entendre une musique jazz dans une démo, et c'est en grande partie pourquoi il reste, avec d'autres musiciens finlandais comme Dean, assez peu diffusé. 1993 confirme aussi le talent des musiciens français Moby compose le module qui remporte la compétition de musique a The Party 3 au Danemark, Elektrik Funk (ELEKFUNK.MOD). Quant a Audiomonster, avec Canal Green (CANAL-GR.MOD), il signe une nouvelle fois une excellente mélodie. Autre mélodie marquante de cette année-là, celle de 11 notes on sand (11_NOTES.MOD) du Finlandais Heatbeat. Un autre Finlandais, Delorean, voit ses modules fréquemment utilisés dans des diskmags. France et Finlande. La musique sur Amiga semble essentiellement se partager entre ces deux pays. Hormis quelques exceptions comme l'Anglais Nuke (GROOVY.MOD, HARDCORE.MOD), ou le Norvégien Jogeir, les musiciens les plus talentueux sur cette machine étaient issus de ces deux pays. Aujourd'hui, la tendance est moins marquée, notamment sur PC. Les utilisateurs de soundtrackers, aux nationalités très diverses, sont bien plus nombreux, diffusent leurs oeuvres par de multiples canaux (sites Web, etc.). L'époque de Karsten Obarski semble aujourd'hui bien éloignée...

 

Jogeir
Jogeir

L'ère du PC:

En 1988 lorsque Sami Tammilehto, alias Psi, coder dans un groupe sur C64 décide de fonder Future Crew sur PC, il ignore certainement que ce groupe sera l'un des plus glorieux de l'histoire de cette machine, et que ses productions seront veritablement a l'origine de la mods culture. L'année décisive est probablement 1990, lorsque Future Crew publie ScreamTracker 2, un tracker inspiré du SoundTracker Amiga, permettant de composer des modules quatre voies. Peu après, un autre soundtracker voit le jour, FastTracker I de Triton. Signe révélateur d'une compétition acharnée entre les deux groupes, FastTracker permet de jouer jusqu'a huit voies. Mais Psi n'a pas dit son dernier mot:1994 débute avec la publication du très attendu ScreamTracker 3, qui repousse encore la limite avec seize voies. À cette surenchère, Triton réplique avec FastTracker 2, une petite révolution technologique : ce logiciel gère jusqu'a trente deux voies, sait jouer des échantillons 16 bits, intègre un module d'édition des échantillons, et introduit la notion d'instrument, qui associe aux échantillons des enveloppes de volume et de panning, un peu comme sur les synthétiseurs actuels.

futurcrew

Le duo Purple Motion/Skaven

1994 marque donc un tournant dans l'histoire des modules PC les nouveaux formats S3M (Scream Tracker 3) et XM (FastTracker 2) s'imposent par rapport aux MODS quatre voies, et l'on voit ainsi apparaitre des musiques beaucoup plus riches et complexes. C'est la période glorieuse des musiciens de Future Crew: Purple Motion et Skaven. Leur talent, leur maîtrise de Scream Tracker 3 et leurs styles complémentaires ne sont certainement pas étrangers aux résultats de Future Crew, qui rafle tous les prix dans les demos parties de l'époque. Purple Motion est passé maître dans la réalisation de modules synthétiques, rappelant un peu ceux des débuts de la demoscene Amiga. On lui doit des chefs-d'oeuvre comme Sundance (purple_motion_-_sundance.mod) (vainqueur de la compétition 4 voies à l'Assembly 93), StarShine (strshine.s3m) (3e à la compétition multichannel de l'Assembly 93), ou encore son module écrit pour l'invitation à l'Assembly 94 (asm94inv.mod). Il démontre toute sa maîtrise des leads de synth et des effets de ScreamTracker 3, utilisant à merveille la technique qui consiste à faire glisser la dernière note d'une phrase de synthé vers le bas tout en baissant rapidement son volume. Skaven, lui, est surtout célèbre pour ses compositions orchestrales, rappelant par moment les bandes originales de films, et caractéristiques des fameuses demos de Future Crew comme Unreal et Second Reality (2ND_SKAV.S3M). Parmi ses réalisations majeures, nous retiendrons The Night of the cats (NOTC.S3M), War in middle age, et surtout Catch that goblin (CTGOBLIN.S3M), vainqueur de la compétition multichannel de l'Assembly 95. Ce module, très original, combine avec beaucoup de réussite le style orchestral de Skaven avec une ambiance de dessin animé du meilleur effet (Ndlr presque du Chuck Jones). À la suite de ce succès, Skaven se retire de la scene PC, au grand regret de nombreux musiciens pour lesquels il reste aujourd'hui encore un modèle. Mais après 2 ans d'absence, Skaven a annoncé qu'il reprenait la composition de modules en 1997!

FastTracker II

Five Musicians: le groupe ultime?

1995 voit également la création d'un nouveau groupe de musiciens qui va repousser encore les limites de ce que l'on croyait possible de faire avec un tracker: les Five Musicians, ou FM. À l'origine, le groupe se compose de Basehead, Necros, Mellow-D, Purple Motion (encore lui) et Big Jim. Par la suite, on verra de nombreux changements parmi ses membres, et seul le noyau dur formé par Basehead, Necros et Mellow-D subsiste encore aujourd'hui. Ces trois musiciens ne sont pas de nouveaux venus dans la scene musique, loin s'en faut. Necros vient de remporter la compétition multichannel de la NAID avec son module Ascent of the Cloud Eagle (ascent.s3m), qui est peut-être le meilleur module de tous les temps. Dés les premières notes, on est séduit par les harmonies combinées de flûte et de guitare. Ensuite, les surprises s'enchaînent sans interruption entrée des percussions, merveilleusement programmées, puis d'une basse très mélodique, suivie de chants indiens.
Si vous ne devez écouter qu'un seul module, choisissez ASCENT.S3M. Vous comprendrez sûrement pourquoi Necros est désormais célèbre pour le caractère réaliste de ses compositions et la qualité de ses arrangements. Avec FM, il va composer des modules d'anthologie, avec peut-étre comme point culminant le music-disk Progression, une compilation qui devint instantanèment une référence: six modules parfaitement réalisès, toujours hyper-réalistes, depuis Grey Note (greynote.s3m), qui restitue fidèlement l'ambiance feutrée d'un club de jazz, à The Crossing (crossing.s3m) ou Collage (collage.s3m), aux excellents rythmes de guitare acoustique. Les autres musiciens de FM n'ont rien a envier à Necros. Prenons Basehead par exemple: il joue avec virtuosit de la basse, de la guitare, de la batterie, du saxophone et des claviers. Sa compilation Lotus Position, sortie en 1995, déclenche une véritable révolution. Pour la première fois, on entend des modules qui sonnent comme un véritable disque! Les sept titres de l'album, toujours très bien structurés, associent des échantillons d'excellente qualité à des rythmes de batterie extraordinaires de réalisme, dont Basehead a le secret. La compilation est également très variée, avec des ballades de piano, un style dans lequel Basehead excelle mais aussi Smooth Operator (smooth.s3m), d'inspiration techno-funk, et surtout le magnifique Shades of night onze minutes d'exploration ambiant, dans un style proche de Future Sound of London. Mais la où Basehead est véritablement impressionnant, c'est dans sa facilité a réussir l'amalgame entre techno, funk et jazz: la compilation Soul Elements (1996) en est probablement le meilleur exemple.

Dune et les autres...

Je ne peux terminer ce tour d'horizon de ces excellents musiciens sans citer Dune, du groupe Orange, et en particulier trois de ses oeuvres: Jees Maan, un module de style jazz-funk, à la ligne de basse ravageuse, qui n'est pas sans rappeler les compositions de Moby. Waypoint (waypoint.s3m), dont la progression harmonique, très travaillée, met parfaitement en valeur une superbe mélodie et des arrangements minutieusement détaillés. Enfin _k est un module aussi bizarre que son titre le laisse supposer. Il propose huit minutes d'ambiance glauque, sans ligne de basse ni mélodie, Si on excepte le petit motif de quatre notes suggéré par les nappes de synthé. J'aurais encore beaucoup d'autres musiciens talentueux à vous présenter... Je vous suggère de les découvrir en explorant les modules sur le CD-ROM : des expériences jungle de l'Australien Hunz a la salsa effrénée du Danois Mystical, sans oublier les guitares noisy du Suédois Zodiak, la composition de modules ne s'embarrasse ni de frontières, ni de styles musicaux. Au contraire, elle s'affirme de plus en plus chaque jour comme une forme d'art a part entière. Grâce a l'évolution permanente de la puissance des machines, la frontière entre le monde du MIDI et celui des modules s'est considérablement réduite. Les trackers de demain seront probablement de véritables environnements de production musicale, comparables aux équipements dont disposent les professionnels d'aujourd'hui. Dans ce futur très proche, les modules quatre voies des précurseurs de l'ère Moby nous apparaîtrons sans doute comme de réels tours de force...

Mercure
mercure@mygale.org

La musique sur Atari ST

Ceux qui ont connu l'époque de l'Atari ST se souviennent encore, la larme à l'oeil, des mélodies entêtantes et nasillardes de leur machine préférée. Le ST intégrait en effet un générateur sonore capable de synthétiser de la musique trois voies. Signalons au passage que le Yamaha 2149, puisque c'est son nom, équipait également la gamme CPC d'Amstrad. Sur la base de ce chip miracle, avec l'essor du jeu et de la demo sur Atari, des chiptunes minimalistes aux tonalités métalliques ont été composées. Chaque chip avait le plus souvent sa propre routine de replay, un bout de code permettant de traduire les informations contenues dans le fichier en mélodies. On a vu ainsi fleurir de nombreux standards. Vers le début des années 80, certaines routines de son interne ont intégré des samples que le musicien pouvait utiliser en addition à la FM (synthèse). Ces samples, appelés digi-drums, pouvaient produire des rythmes géniaux, comme dans les jeux Wings of Death ou Turrican. En fait, sur Atari chaque musicien était aussi un peu coder. Parmi les musiciens célèbres du ST, on trouve Jochen Hippel, plus connu sous le pseudo Mad Max, auteur de 90 % des hits de l'époque, ou encore Rob Hubbard. Et maintenant, grâce à Leonard d'Oxygene, on peut retrouver la magie du Yamaha sur PC.

Haplo

Cliquez pour écouter!
Le Yamaha 2149

Chris Huelsbeck, un grand du soundtrack

Je veux rendre ici un hommage à celui que je considère tout simplement comme le meilleur musicien de soundtrack de tous les temps (avec Purple Motion quand méme): Chris Huelsbeck. À l'origine, ce compositeur travaille sur C64 et son premier morceau sur cette machine, Shades, le place déjà au panthéon des musiciens C64. En 1987, il commence à composer des musiques de jeux Amiga pour l'éditeur allemand Rainbow Arts (un des éditeurs légendaires de la grande époque Amiga...). Il compose pendant cette période certaines des meilleurs musiques créées sur Amiga et développe son propre player supportant huit voies sur Amiga. Ensuite, il développe son propre label de jeux vidéo, Kaiko, qui sortira entre autres Apidya. Mais sa grande époque, pendant laquelle il compose parmi les plus incroyables modules jamais entendus est celle passée chez Rainbow Arts. Ainsi, il réalise des monuments avec les musiques de X-Out, Turrican I, certains titres sur Z-Out avec l'apogée: Turrican II (que Mad Max a réussi à adapter sur ST de manière phénoménale avec son système de digi-drums). Il possède maintenant un label musical au sein duquel il produit des disques et des musiques de jeux vidéo (Tunnel B1). Vous pourrez commander ses CD-audio ou télécharger ses modules sur http://www.huelsbeck.com/

Stéphane Belin

cdshulsbeck.gif

PC FUN N°29 Août-sept 1997

Quelques liens sur les modules

Liens Descriptions
https://modarchive.org Des milliers de modules...
http://www.chiptune.com Toutes les musiques de la grande époque sont la !!
http://atarimods.dhs.nu Les modules Atari ST sont la !
https://www.modplug.com L'un des meilleurs player sous windows...

(C) HxC2001 / Jean-François DEL NERO